Réforme des retraites : l’heure est venue pour le Conseil constitutionnel de rendre son jugement, une décision lourde de conséquences

Les neuf membres du Conseil sont désormais sous haute sécurité. Depuis jeudi 18 heures, toute manifestation à proximité de leur siège, situé dans une zone secrète du Palais Royal, est strictement interdite.

Le vendredi 14 avril 2023, le Conseil constitutionnel se prononcera sur deux sujets très attendus : la réforme des retraites et un référendum proposé par la gauche pour tenter de la contrer. Après trois mois de contestation politique et sociale acharnée, tous les regards sont désormais tournés vers cette annonce qui pourrait potentiellement bouleverser l’avenir de notre pays.

Depuis que la ministre du Travail Elisabeth Borne a activé l’article 49-3 sur la réforme des retraites le 16 mars dernier, et plus encore lorsque le gouvernement a évité de justesse d’être renversé à l’Assemblée par seulement neuf voix le 20 mars, les décisions politiques du Conseil constitutionnel sont en sursis.

Relance du mandat de Macron

Emmanuel Macron et son gouvernement espèrent obtenir au moins une certaine validation de la réforme des retraites qui ferait passer l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, afin de mettre fin aux manifestations qui ont lieu depuis janvier.Avec la réélection de son dirigeant, cette nation espère repartir pour un second mandat de cinq ans, malgré un conflit majeur survenu seulement un an plus tard.

Les organisations politiques et syndicales font pression pour que la réforme soit censurée par le biais d’une tactique parlementaire sans précédent afin de forcer l’exécutif à céder, malgré douze journé de protestations et de grèves. Jeudi, la rue a connu une nouvelle baisse de fréquentation, les gens étant moins enclins à s’écarter de leur routine, même avec cette récente poussée de mouvement.

Le Conseil, qui est chargé de veiller au respect de la Constitution, à l’autorité suprême et ses décisions ne sont pas susceptibles de recours. Ces décisions auront une influence considérable sur le déroulement du mandat du président au cours des quatre prochaines années.

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Dans l’attente d’un éventuel feu vert de la gauche pour recueillir 4,8 millions de signatures en vue d’un référendum commun (RIP) sans précédent, nous sommes remplis d’espoir.

Toute Manifestation est interdite.

Neuf membres du Conseil ont été placés sous haute surveillance. Toute manifestation à proximité de son siège, situé dans une partie cachée du Palais Royal, a été interdite à partir de 18 heures jeudi soir. Au matin, l’entrée de la rue de Montpensier a été symboliquement barricadée par des poubelles qui ont été enlevées en quelques minutes.

Le ministère français de l’Intérieur indique que 380 000 manifestants sont descendus dans la rue, tandis que le syndicat CGT estime le nombre de manifestants à 1,5 million, ce qui est encore plus élevé. C’est la deuxième fois que le nombre de manifestants est le plus faible depuis le début de ce mouvement, le 11 mars n’ayant rassemblé que peu de manifestants. Le 7 mars, nous avons assisté à un pic impressionnant avec un total de 1,28 million de personnes présentes selon les rapports du ministère de l’Intérieur.

Cependant, Laurent Berger de la CFDT a averti jeudi que “la bataille syndicale est loin d’être terminée”

Une grande responsabilité incombe les Sages

Comme l’indique un rapport du renseignement territorial, 131 événements se produiront ce vendredi soir en réaction à la décision du Conseil constitutionnel. Il s’agit notamment de rassemblements, de marches et d’actions de blocage qui ne manqueront pas de marquer les esprits.

La responsabilité incombe désormais au Conseil constitutionnel, composé de l’ancien Premier ministre Laurent Fabius, de l’ancien Premier ministre Alain Juppé et de deux anciens ministres de l’Administration d’Emmanuel Macron (Jacques Mézard et Jacqueline Gourault).

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La réforme sera-t-elle supprimée en tout ou en partie ? Est-il possible de supprimer les populaires “cavaliers” sociaux ou procéduraux (comme les indices seniors, voire les CDI pour les seniors) sans que le gouvernement s’y oppose ?

Elisabeth Borne sur le devant de la scène ?

Pour qu’il devienne loi, Emmanuel Macron doit encore promulguer le projet de loi. Il a déclaré cette semaine qu’il souhaitait s’entretenir avec les syndicats “dans un esprit de concorde”. Anticipant une rencontre avec les Français, le Palais de l’Élysée est prévu pour vendredi. Elle a toutefois été reportée à lundi afin que tous les membres de la majorité puissent être présents au sommet.

Stéphane Séjourné, chef de file du parti présidentiel français Renaissance, a fortement insisté sur le maintien d’Élisabeth Borne à Matignon. Le Premier ministre a été affaibli par l’utilisation de l’article 493 et est toujours en consultation avec le Président, ce qui semble aller dans le sens d’un maintien du statu quo pour l’instant. Néanmoins, ces réunions sont censées contribuer à “élargir la représentation de la majorité”.

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