Réforme des retraites : le Sénat a ratifié l’indice senior, une décision historique pour les citoyens âgés.

Dimanche soir, le Sénat a voté en faveur de l'article 2 relatif à l'indice senior afin d'inciter les employeurs à embaucher des personnes âgées de plus de 55 ans.

Le 6 mars 2023, les sénateurs ont voté en faveur de l’article 2 sur l’indice senior. Dépassant 96 opposants avec un total de 244 voix pour l’amendement, celui-ci a été adopté et a pris force de loi. Cette nouvelle législation oblige toutes les entreprises employant 300 personnes ou plus à déclarer le taux d’emploi de leurs seniors, faute de quoi elles s’exposent à des sanctions financières.

Mardi 7 mars 2023, le Sénat continue d’examiner le projet de réforme des retraites devant une nouvelle mobilisation des syndicats visant à mettre “la France à l’arrêt”.

Ce week-end, la majorité des votants s’est placée du bon côté des enjeux en choisissant de mettre fin à de multiples politiques spéciales pour les futurs agents, qu’ils soient employés par la RATP ou par des entreprises du secteur de l’énergie.

Pour étudier une autre caractéristique principale de la réforme, ils se sont penchés sur l’indice senior. Refusée à la mi-février par l’Assemblée nationale à la suite d’un fort mécontentement des représentants du gouvernement, cette mesure obligeait les entreprises de plus de cinquante travailleurs à publier des résultats mettant en évidence leur taux d’emploi des personnes âgées de 55 ans et plus.

Un mardi sombre et lugubre

Alors que la bataille des idéologies s’intensifie, les syndicats se préparent à une nouvelle manifestation mardi. Le 31 janvier, plus de 1,27 million de personnes ont participé aux manifestations et les intersyndicales ont vu 2,5 millions de personnes unir leurs forces – on s’attend à ce qu’un exode encore plus important suive l’effort de mobilisation de mardi !

Les forces de l’ordre prévoient que jusqu’à 1,4 million de personnes participeront à la manifestation de ce dimanche, dont 90 000 pour la seule ville de Paris. Par ailleurs, plusieurs chauffeurs routiers ont déclaré leur intention de se joindre également à la manifestation.

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Le 7 mars, Simon Duteil de Solidaires prédit que le mouvement aura un impact crucial sur la société. Dominique Corona, de l’Unsa, abonde dans le même sens : “On va casser la baraque !”

Des perturbations d’une ampleur colossale sont prévues pour les transports publics et les systèmes ferroviaires, car tous les syndicats ont appelé à une grève prolongée à la RATP et à la SNCF à partir du 7 mars.

Vendredi, le ministre des transports Clément Beaune a prévenu que la période à venir serait assez difficile et a exhorté ceux qui le peuvent à travailler à distance.

Mardi et mercredi, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes de réduire leurs vols de 20 à 30 % en raison de la grève imminente des contrôleurs aériens.

À la demande de la CGT, d’autres professionnels sont invités à se joindre à la grève pour protester contre “le retrait de la réforme” : les travailleurs des raffineries, les électriciens et les employés du gaz naturel, le personnel chargé de l’élimination des déchets, les dockers, les ouvriers du verre et de la céramique…

Emmanuel Lépine, secrétaire général de la fédération française CGT de la chimie, a déclaré qu’il était prêt à “mettre l’économie française à genoux” pour obtenir la victoire.

Vendredi dernier, la production d’énergie a été perturbée lorsque plusieurs centrales nucléaires ont commencé à subir des réductions de production en raison d’une grève.

Les enseignants feront à nouveau la grève

Les syndicats ont préconisé des approches moins conventionnelles : arrêt des chantiers de construction, fermeture des magasins, suppression des péages et barricades sur les routes…

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Alors que les débats au Sénat touchent à leur fin le 12 mars, d’autres mobilisations sont déjà prévues en parallèle.

En cette journée internationale des droits de la femme, le 8 mars, on se souviendra de la réforme injuste des retraites qui désavantage particulièrement les femmes.

Les mouvements lycéens et étudiants ont récemment déclaré une journée d’activité, qui aura lieu le 9. Vendredi, Jean-Luc Mélenchon, leader de La France Insoumise – a encouragé avec passion chacun à ” bloquer tout ce que vous pouvez “. C’est l’occasion pour tous de s’unir dans la solidarité et de faire entendre sa voix ; ne la manquons pas !

Ce mardi soir, l’intersyndicale se réunira pour déterminer un plan d’action en réponse aux récents événements. Bien que le 11 ait été suggéré comme date probable pour une nouvelle manifestation, ce détail n’est pas confirmé pour le moment.

Yvan Ricordeau, secrétaire national de la CFDT, demande d’urgence une réponse de l’exécutif à leurs revendications : “Nous avons besoin d’une déclaration politique immédiate du gouvernement ou du président de la République qui réponde à cette rupture dans notre monde du travail.”

Lundi soir, le Premier ministre Elisabeth Borne prononcera une allocution sur France 5.

Samedi, lors de sa visite au salon de l’agriculture, le ministre du travail Olivier Dussopt a défendu une “réforme de gauche” qui ne ferait pas de perdants. Son collègue Gabriel Attal, le ministre des Comptes publics, s’est quant à lui prononcé avec véhémence contre les grèves qui gêneront les Français qui tentent de travailler.

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